Tout ne mérite pas la même attention. Pourtant, nos journées se remplissent d’urgences et de sollicitations qui nous laissent peu d’espace pour ce qui est réellement important.
La matrice d’Eisenhower, popularisée par l’ancien président américain Dwight D. Eisenhower, est un outil simple et redoutablement efficace pour reprendre le contrôle sur ses priorités.

Elle t’aide à distinguer ce que tu dois faire tout de suite, planifier, déléguer, ou simplement laisser tomber.

Le principe : urgence vs importance

Eisenhower avait une phrase devenue célèbre :

“Ce qui est important est rarement urgent, et ce qui est urgent est rarement important.”

Sa matrice repose sur deux axes :

  • L’urgence, qui mesure le temps disponible avant qu’une action ne devienne critique.

  • L’importance, qui mesure son impact réel sur tes objectifs, ta vie ou ton bien-être.

En croisant ces deux dimensions, on obtient quatre cadrans, chacun appelant une manière d’agir différente.

Les 4 cadrans de la matrice d’Eisenhower

1. Urgent et important : à faire immédiatement

Ce sont les crises, les deadlines proches, les problèmes à résoudre sans délai.
Exemples : un client en attente, une panne imprévue, un dossier à rendre aujourd’hui.
👉 Ces tâches demandent ton attention immédiate.

Mais si ce cadran déborde trop souvent, c’est le signe d’une gestion réactive plutôt que proactive. Il faut agir dessus, mais aussi comprendre pourquoi il sature.

2. Important mais non urgent : à planifier

C’est ici que se joue l’équilibre.
Ces tâches nourrissent tes objectifs à long terme : préparation, formation, stratégie, santé, projets personnels.
Exemples : faire du sport, créer un nouveau service, réviser une offre, écrire un article.
👉 C’est le cadran de la croissance durable.

Le problème : ces tâches passent souvent après tout le reste, car elles ne crient pas “urgence”. Pourtant, les ignorer finit par créer… de vraies urgences plus tard.

Planifie-les volontairement, bloque du temps pour elles dans ton agenda.

3. Urgent mais pas important : à déléguer ou limiter

Ce sont les interruptions, les emails pressants, les réunions imprévues.
Elles donnent l’illusion d’être indispensables, mais n’apportent pas toujours de valeur réelle.
👉 Si possible, délègue, automatise, ou réduis le temps que tu y consacres.

L’enjeu ici est de protéger ton attention. Ce cadran draine beaucoup d’énergie pour peu de résultats.

4. Ni urgent ni important : à éliminer

Ce sont les distractions, les tâches inutiles, les habitudes qui n’apportent rien.
Exemples : scroller sans but, répondre à des messages non prioritaires, s’attarder sur des détails.
👉 Apprends à dire non, ou à réserver ces activités comme détente consciente, pas comme fuite.

Ce cadran n’est pas toujours “mauvais” — il devient problématique quand il prend la place du reste.

Comment utiliser la matrice au quotidien

Tu peux l’appliquer sur papier, dans une application, ou même mentalement avant de commencer ta journée.

– Liste toutes tes tâches.

– Place chacune dans le bon cadran selon son urgence et son importance.

– Agis selon la logique suivante :

    • Fais les urgentes et importantes.

    • Planifie les importantes non urgentes.

    • Délègue les urgentes non importantes.

    • Élimine les ni urgentes ni importantes.

Tu verras vite se dégager un sentiment de clarté : tu travailles sur ce qui compte vraiment, pas sur ce qui crie le plus fort.

Un outil simple, une discipline puissante

La matrice d’Eisenhower n’est pas qu’un tableau : c’est une philosophie d’action.
Elle t’apprend à faire la différence entre le mouvement et le progrès.
Elle t’invite à construire ta journée autour de ce qui nourrit vraiment tes objectifs, pas autour des urgences imposées par les autres.

En t’habituant à penser “importance avant urgence”, tu gagnes en sérénité et en efficacité durable.
Parce que s’organiser, ce n’est pas juste mieux faire. C’est mieux choisir.

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